Le procès d'Eric et de sa yourte
Comme l’on pouvait malheureusement s’y
attendre, l’expulsion et la destruction de la Picharlerie était le
signe avant coureur d’une campagne de décabanisation. Le procès d'Eric qui vit au dessus de Vebron sur une petite exploitation agricole de 7 Ha cultive et vend ses légumes au marché de Florac.
Il est passé en corectionnelle à Mende pour construction illégale d'un habitat familial de type yourte après un report en décembre a eu lieu ce 20 mars 2008, l'audience a été décalé, devant la mobilisation d'une centaine de sympathisants devant le tribunal, en première audience de l'après midi .
Article du Midi LIBRE
Éric Baret est poursuivi devant le tribunal
correctionnel de Mende pour avoir, selon des agents de la DDE,
construit illégalement une yourte.
Le procureur de la République,
Audrey Trafi, s'en est remis à la décision du tribunal en ce qui
concerne la peine à appliquer. L'affaire a été mise en délibéré au 17
liavril.
D'entrée d'audience, M e Dibanjo, pour Éric Baret, a plaidé
la nullité de procédure, arguant du fait que les agents de la DDE
avaient commis des erreurs dans le procès verbal. La première : le lieu
d'implantation de la yourte du prévenu.
Puis c'est le prévenu qui, à
la demande de la présidente Dominique, a expliqué la situation dans
laquelle il vivait
« C'est un choix de vie. J'avais la solution de demander une aide sociale pour me loger. Je ne l'ai pas fait. J'ai préféré travailler et m'en sortir tout seul. J'ai pris toutes les précautions pour que le jour de mon départ, tout puisse revenir dans l'ordre. Pour moi, cette convocation devant la justice relève d'une erreur et nombreux sont ceux qui semblent penser comme moi », nous confiait-il à la sortie de l'audience.
«
Je regrette que les agents de la DDE ne soient pas présents, a insisté
le procureur . Ce dossier aurait mérité une explication plus
approfondie. Mais une yourte ne peut être assimilée à un habitat
permanent, et ce n'est pas non plus une tente. La législation n'est pas
limpide en la matière. On reproche au prévenu une infraction technique,
et pour moi, une yourte est une habitation permanente. La preuve :
depuis 2004, il n'a pas bougé. »M e Dibanjo a demandé la relaxe de
son client. Il a aussi argumenté dans le sens d'une habitation légère
de loisir, et encore sur le fait que le prévenu n'avait pas d'autre
moyen pour se loger.
« La yourte de mon client n'est pas équipée de sanitaires. Elle fait aussi moins de 35 m 2 . Il
n'y a pas non plus d'arrêté d'interdiction de la part de la mairie de
Vebron. Éric Baret a installé une cuisine et des toilettes sèches. Il
n'a pas l'eau courante. Pour moi, c'est du camping, et il n'est pas
interdit sur la commune de Vebron, et de surcroit sur sa propre
propriété. Je vais donc, ajoutait Me Dibanjo, plaider l'état de
nécessité en faisant du militantisme. Le droit au logement s'applique
dans ce cas présent. C'est un devoir de solidarité pour l'ensemble de
la nation, et l'obliger à démonter sa yourte serait une atteinte à son
droit le plus strict.
» Le tribunal rendra sa décision le 17 avril. Jean-Pierre AMARGE